Le
groupe de Dortmund prend la relève. Le public parisien entre dans
la danse de cette power pop aux accents de Weezer ou des Guano
Apes. La communion entre l'audience et le quintet allemand est
aussi fusionnelle qu'elle est étonnante. Qui aurait cru à un
pareil accueil ? Il faut admettre que la formation semble très
rodée et qu'ils donnent tout, sans concession. Après avoir jeté
une bonne vingtaine de CD et remercié la foule, ils s'enfuient,
épuisés.
C'est
au tour de The Fact de s'exprimer. Les seconds de la finale
parisienne égrainent les morceaux avec aisance. Eux aussi ont
progressé durant les nombreuses semaines sur lesquelles le
festival s'est étalé. Leur show est réglé et semble prêt à
affronter les publics londoniens et florentins dès le mois
prochain. Ils offrent un spectacle moins mouvementé mais plus
mature, leur présence sur scène est toujours prégnante malgré
cela ils sont davantage efficaces musicalement. Après leur ultime
et traditionnel morceau (Rock’n’Roll Paradise pour les
quelques ignorants), ils laissent la place à leur vainqueur,
Munshy.
L'ambiance est électrique, la température brûlante alors que le
groupe se prépare. La foule s'amasse aux abords de la scène
tandis que la guitare d'Ishan tarde à sonner. On s'impatiente,
puis tout explose, finalement. Le groupe est bon, comme à son
habitude, peut-être plus brut mais terriblement efficace. Le
public se déchire pour approcher, entendre, voir, savourer les
musiciens touchés par la grâce en ce soir d'automne. L'orage est
passé. On attend désormais Munshy sur un support pour les écouter
chez nous…
La soirée est loin de se terminer, les belges de Sincere
continuent sur le rythme imposé. Ils s'appliquent et distillent
un rock sans modération, aux accents grungy parfois, tendance
plus pop sur d'autres chansons. Ils justifient leur statut de
groupe "produit", et si tous les groupes sont bons ce
soir, ce sont les plus pros. Le public qui s'était presque éclipsé
après Munshy réapparaît à mesure que le groupe aligne les
titres. L'ambiance est de retour dès "Killler boys on
acid" qui sera le single de leur album dans les bacs en février.
Leur prestation se ponctue par une reprise inattendue de Nirvana.
Un "territorial pissing" qui sera aussi puissant que
l'original…
Pour conclure, rien de tel que Tense. Le groupe de néo métal
fait mieux que de terminer, ils redonnent un dernier souffle à l'événement.
La tension du début semble les brider mais ils lui échappent.
Leur musique brutale, noire, instaure une atmosphère étrange, le
public est une fois de plus en transe. Ils ont aussi franchi un
palier récemment, le fait de trouver un management leur a
certainement donné confiance. Nul doute que les concerts qui
suivront pour eux, notamment plusieurs belles premières parties
partout en France, leurs apporteront de bonnes nouvelles.
En bref, merci aux groupes, excellents et au public très nombreux
en ce samedi et à bientôt pour d'autres événements de ce type.
Julien Delpy - 31 Oct
2002
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